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Kenya : fermeture du restaurant chinois qui refusait de servir les Noirs après 17h


Un ingénieur chinois sur le chantier de la route Nairobi-Thika, 2011.
Un ingénieur chinois sur le chantier de la route Nairobi-Thika, 2011.

Les propriétaires ont été convoqués par les autorités de Nairobi.

Le restaurant s'est fait épingler après un déferlement de colère sur les réseaux sociaux à la suite de plusieurs articles de la presse kényane.

Les patrons chinois du restaurant Chongquing se sont excusés d'avoir choqué la population et ont expliqué avoir pris cette mesure depuis une attaque à main armée en 2013, par des gangsters africains selon eux, a poursuivi le quotidien Daily Nation.

Ils ont aussi argué de raisons de sécurité en raison des risques terroristes.

"Nous n'admettons pas les Africains que nous ne connaissons pas car on ne sait jamais qui est un shabaab ou non", a expliqué au Nation la responsable de la communication du restaurant, Esther Zhao, et "les gangsters armés ne le portent pas écrit sur leur tête".

Toujours selon le quotidien, l'établissement, situé dans le quartier résidentiel de Kilimani, proche du centre-ville et où vit une importante communauté chinoise, a été fermé, mais essentiellement pour une autre raison : il n'était apparemment pas en règle.

"Nous avons découvert que le restaurant ne possédait pas de licences et j'ai dû ordonner sa fermeture jusqu'à ce que ses propriétaires se mettent en règle", a expliqué le gouverneur de Nairobi, Evans Kidero, cité par le journal.

Les responsables "n'avaient pas modifié le bail de résidentiel à commercial", a-t-il précisé, ajoutant que le restaurant n'avait pas de licence pour vendre de l'alcool et ne répondait pas aux règles d'hygiène en matière alimentaire.
"Le restaurant sera fermé jusqu'à ce qu'il réponde à tous les règles et règlements", a-t-il assuré.

Dans le quotidien The Standard, le responsable a ajouté que "tous les fournisseurs de services devaient faire en sorte que tous les clients sont traités avec respect et dignité, quels que soient leur couleur, leur sexe, leur ethnie et leur religion".

Dans un troisième quotidien, The Star, une source à la mairie de Nairobi a tenu à préciser que l'incident ne remettait pas en cause "l'amitié et les relations diplomatiques que le Kenya entretient avec la Chine".

Pékin est un important investisseur au Kenya, première économie d'Afrique de l'Est, où vit une importante communauté chinoise, en pleine croissance.
Sur Twitter, de nombreux internautes se sont insurgés sous le hashtag #RacistRestaurant ou #NoBlacksHere dénonçant le racisme en général, mais aussi un supposé racisme des Chinois au Kenya.

"Est-ce ainsi que les Chinois doivent traiter les Kényans dans leur propre pays", s'est insurgé une internaute. Ce restaurant "est le résultat de la politique d'ouverture vers l'Orient", a estimé une autre.

Certains tweets, parfois accompagnés du hashtag #TheChineseInvasion# étaient plus généralement dirigés contre la communauté chinoise, accusé notamment de déverser de l'électronique contrefaite sur le pays ou d'être impliquée dans le trafic d'ivoire et de corne de rhinocéros, essentiellement destiné à l'Asie.

"C'est dur d'être un Kényan noir, un rhinocéros ou un éléphant au Kenya quand il y a des Chinois", a twitté un internaute. Un autre notait cependant que "beaucoup fulminent contre le restaurant raciste tout en pratiquant la discrimination contre leurs pairs noirs parce qu'ils viennent d'une tribu différente".

Avec AFP

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