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Kenya : début de l’inhumation des victimes de l’attaque de Garissa


A Nairobi un dernier hommage a été rendu aux 148 victimes de l’attaque à l’université de Garissa.

De nombreux étudiants ont participé à la cérémonie au cours de laquelle une vingtaine de cercueils vides, et des dizaines de photographies de victimes, ont été alignés devant l'entrée d'une morgue à Nairobi.

Un seul cercueil contenait une dépouille, celle d’Angela Nyokabi Githakwa qui a été parmi l’une des premières victimes à être conduites à la dernière demeure à Kiambu, un village situé à vingtaine de km de la capitale kenyane.

Toute la matinée, sous de grandes tentes blanches, des dizaines de personnes ont ensuite tour à tour été appelées, pour récupérer le corps de leurs proches.

Jackson Kilimo a perdu un cousin et deux cousines à Garissa. Avec d'autres membres de sa famille, il s'apprête à les ramener dans leur village d'origine, dans le district de Marakwet, à quelque 380 km au nord-ouest de Nairobi.

"Nous avons identifié les corps au lendemain de la tragédie, mais cela a pris du temps parce que le gouvernement voulait être sûr à 100% des identités, et les procédures post-mortem prennent du temps", dit-il.

Certains corps n'ont toujours pas pu être formellement identifiés, explique George Williams, chargé d'appeler les familles au micro . Selon lui, certains corps ont été identifiés par deux familles et il fallait prendre "les empreintes digitales" .

Dans ce flot de tristesse, arrive parfois une bonne nouvelle.

"Nous avons trouvé quelqu'un en vie hier", souligne M. Williams. "La famille campait ici, mais l'étudiant était parti avec des amis sans rien dire à ses parents".

- Solidarité -

L'attaque de Garissa, à quelque 150 km de la frontière somalienne, est la plus meurtrière au Kenya depuis les attentats contre l'ambassade américaine en 1998 . L'essentiel des victimes sont des étudiants (142).

Jeudi, le président kényan Uhuru Kenyatta a signé des lettres pour chacune des familles des victimes, leur exprimant ses "condoléances et celles du pays tout entier" et promettant "qu'en tant que Nation, nous ne les oublierons jamais, comme nous ne pardonnerons jamais à ceux qui ont pris leur vie".

Lors d'une visite officielle, la secrétaire d'État française chargée du Développement et de la Francophonie, Annick Girardin, a annoncé une aide financière -- d'un montant encore non spécifié -- aux étudiants blessés pour qu'ils "puissent poursuivre leurs études".

"Le monde entier a été solidaire de la France le 11 janvier (après l'attentat de Charlie Hebdo), j'ai donc tenu à marquer sur place la solidarité de la France avec le peuple du Kenya face à ce drame", a-t-elle déclaré.

- Critiques -

Ces derniers jours, les autorités kényanes ont aussi été critiquées pour n'avoir pas prévenu l'attaque, malgré des renseignements et pour la lenteur des forces à intervenir.

Les shebab ont multiplié ces dernières années les attentats au Kenya, et avaient promis des représailles à l'intervention militaire kényane lancée à la fin 2011 dans le sud somalien.

Avec AFP

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