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RDC : accord régional pour ramener la paix dans l'Est


Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, à Addis-Abeba
Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, à Addis-Abeba

Onze pays africains ont signé un accord destiné à ramener la paix dans l'Est de la République démocratique du Congo, notamment en renforçant la mission des Nations-Unies déployée dans la région.

La piste la plus concrète de l'accord est un appel à "une révision stratégique" de la Monusco, une des forces les plus importantes au monde avec 17.000 hommes, mais qui a échoué à faire prévaloir la paix.

Même si l'accord ne le mentionne pas explicitement, il s'agit d'adjoindre à la Monusco, sous une forme qui reste à préciser, une "brigade d'intervention" dotée d'un mandat beaucoup plus robuste pour combattre les différentes rébellions.

"Le Conseil de sécurité a déjà discuté de l'idée de déployer une brigade d'intervention, cela sera encore discuté et décidé rapidement" à l'ONU, a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. M. Ban a estimé que l'accord d'Addis-Abeba, dont il est garant de la bonne application, allait "vraiment faciliter le processus de déploiement de forces d'intervention dotées d'un mandat d'imposition" de la paix.

Appel de Washington

Quelques heures après la signature de l'accord, les Etats-Unis ont appelé les pays voisins de la RDC à cesser de soutenir les groupes rebelles dans le pays.

La représentante des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, a aussi appelé la RDC et d'autres pays à agir pour que cessent les tueries, les viols et les violences qui ont touché la région pendant les deux dernières décennies.

La Belgique, ancienne puissance coloniale, s'est réjouie de la conclusion de l'accord. Il "constitue une excellente base de travail pour relancer les efforts communs de la RDC, de la région et de la communauté internationale envers une solution durable à la crise dans l'Est congolais", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Signataire de l'accord et prêt à contribuer à la future brigade qui devrait compter 2.500 soldats au total, le président sud-africain Jacob Zuma a estimé qu'il s'agissait "d'un moyen réaliste de rétablir la sécurité dans l'Est de la RDC dans les plus brefs délais".

"Il s'agira d'une brigade d'imposition, alors que comme vous le savez, la Monusco est une mission de maintien de la paix. Nous savons qu'en fonction de la situation sur le terrain, les forces de maintien de la paix doivent recevoir un mandat particulier, et je crois et j'espère qu'il s'agira en l'occurrence d'une opération d'imposition de la paix", a souligné M. Ban.

Les pays africains discutent depuis plusieurs mois de la création d'une nouvelle force chargée de combattre les rébellions en RDC, et ils se sont récemment ralliés à l'idée de fusionner une telle unité avec la mission de l'ONU.

L'accord d'Addis-Abeba appelle également, une nouvelle fois, les pays de la région "à ne pas tolérer ni porter assistance ou soutien à aucune forme de groupes armés" en RDC. Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés par des rapports de l'ONU de soutenir le plus lourdement armé de ces mouvements rebelles, le M23, ce que les deux pays démentent.

Les présidents de RDC, d'Afrique du Sud, du Mozambique, du Rwanda, du Congo et de Tanzanie ont fait le déplacement à Addis-Abeba pour signer l'accord, également paraphé sous les applaudissements par des représentants d'Ouganda, d'Angola, du Burundi, de Centrafrique et de Zambie.

Le président de la RDC, Joseph Kabila, a appelé à écrire "une page plus glorieuse que celle des deux dernières décennies, marquées par une guerre récurrente, des violations massives des droits de l'homme et le mépris de la vie humaine".

Le président rwandais Paul Kagame a pour sa part assuré "approuver sans réserve" l'accord d'Addis-Abeba.

Il a en même temps appelé "à s'attaquer avec sincérité aux réels problèmes de droit, de justice et de développement", dans une allusion apparente à l'absence d'Etat de droit dans l'Est de la RDC et au traitement réservé dans cette région à la minorité tutsi qui a des liens étroits avec le Rwanda voisin.

Sur le terrain, les réactions recueillies par notre correspondant sont plutôt mitigées :

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