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Accord "pétrole contre nourriture" entre la Russie et l'Iran


Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, n'a fourni aucune précision sur cet accord d'échanges
Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, n'a fourni aucune précision sur cet accord d'échanges

Dmitri Peskov n'a fourni aucune précision sur cet accord d'échanges, mais a confirmé son annonce, lundi soir, par le vice-ministre russe des Affaires étrangères.

MOSCOU, 14 avril (Reuters) - Le Kremlin a confirmé mardi qu'un accord "pétrole contre nourriture" était entré en vigueur entre la Russie et l'Iran et précisé qu'il n'y avait plus aucun obstacle légal à la fourniture à la République islamique de systèmes de défense antimissile S-300.

Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, n'a fourni aucune précision sur cet accord d'échanges mais prié de dire si son annonce lundi par le vice-ministre russe des Affaires étrangères était correcte, il a répondu: "Absolument, bien sûr."

L'accord pétrole contre nourriture porte sur la livraison de céréales, de biens d'équipement et de matériaux de construction à l'Iran, en échange de pétrole iranien. Déjà évoqué il y a plus d'un an par des contacts interrogés par Reuters, il serait, selon ces sources, d'un montant équivalant à une vingtaine de milliards de dollars de biens et impliquerait la livraison à la Russie de 500.000 barils de pétrole iranien par jour en échange de biens russes. Peskov a par ailleurs annoncé mardi qu'il n'y avait plus d'entrave juridique à la livraison de systèmes de défense antimissile S-300 à l'Iran.

Le décret levant l'interdiction qui concernait cette livraison depuis cinq ans a été signé lundi par Vladimir Poutine.

Des spécialistes des marchés des matières premières et du pétrole, contactés mardi par Reuters, se sont déclarés sceptiques sur ce marché pétrole contre nourriture, soulignant qu'ils n'avaient pas remarqué pour l'instant de livraisons qui pourraient être liées à un tel accord. Lundi pourtant, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré que Moscou avait commencé à livrer des céréales, des biens d'équipements et du matériel de construction à l'Iran en échange de pétrole brut.

L'annonce de cet accord par Moscou intervient à un moment délicat pour les négociations sur le nucléaire iranien, qui doivent reprendre le 21 avril en vue de parvenir à un règlement définitif sur ce dossier d'ici le 30 juin.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait part au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov des inquiétudes des Etats-Unis à la fois sur l'accord pétrole contre nourriture, qui pourrait contrevenir aux sanctions internationales toujours imposées à Téhéran, et sur la fourniture de S-300 à l'Iran.

Catherine Ray, porte-parole de l'Union européenne, a fait part de la préoccupation de l'UE après la décision russe tout en ajoutant que ce dossier ne devrait pas avoir de conséquences sur les négociations sur le nucléaire iranien.

"La situation internationale a changé et c'est pourquoi le président russe a décidé de respecter le contrat" sur les missiles, a dit Nikolaï Patrouchev, qui préside le conseil de sécurité du Kremlin, à la chaîne de télévision Rossiya 24. En visite mardi à Moscou, Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a dit s'attendre à ce que les premières livraisons de missiles russes interviennent avant la fin de l'année, rapporte l'agence Tass.

Lorsque le marché sera totalement respecté, Téhéran abandonnera les poursuites judiciaires engagées contre l'exportateur russe Rosoboronexport, a-t-il ajouté. Lors d'une conférence de presse à Madrid, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a salué la décision du président Poutine.

"C'est un pas dans la bonne direction, en attendant de renforcer encore nos relations", a-t-il dit. Le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan, doit se rendre à Moscou dans les prochains jours pour discuter de la coopération militaire entre les deux pays.

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