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Soudan du Sud : près de 250.000 enfants risquent de mourir de faim


Toby Lanzer coordinateur humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud explusé début juin
Toby Lanzer coordinateur humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud explusé début juin

Toby Lanzer, coordinateur humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud, explusé début juin, a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport.

M. Lanzer avertit qu’un enfant sur trois est sévèrement sous-alimenté et 250.000 enfants risquent de mourir de faim.

Dans ce même rapport, le Bureau des Affaires humanitaire de l'ONU (Ocha) lance un appel aux dons, disant avoir besoin d'environ 1,63 milliard de dollars pour terminer l'année.

M. Lanzer rappelle également que les deux-tiers des 12 millions d'habitants du pays ont besoin d'aide et que 4,6 millions d'entre eux risquent de manquer gravement de nourriture.

Le coordinateur humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud a été expulsé pour avoir, selon les autorités, prédit "l'effondrement" du Soudan du Sud, plus jeune pays du monde, indépendant depuis juillet 2011.

L'actuel conflit au Soudan du Sud a éclaté en décembre 2013, avec des combats au sein de l'armée sud-soudanaise, fracturée le long de lignes politico-ethniques par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Diverses milices tribales se sont jointes, d'un côté ou de l'autre, aux combats, accompagnés de massacres ethniques et d'exactions attribuables aux deux camps.

"Il y a encore six mois, nous pensions que la violence et la souffrance avaient atteint un pic et que la paix arrivait. Nous nous trompions", a regretté Toby Lanzer, "l'intransigeance politique a éloigné toute perspective de paix, la guerre se poursuit et est en train de conduire à l'effondrement économique" du pays.

"Au cours des plus récents combats", les belligérants ont "à une large échelle, incendié des maisons, détruit des écoles, des hôpitaux, des dispensaires, des puits, volé des milliers de têtes de bétail, se sont attaqués à des infrastructures et des biens nécessaires à la vie des communautés", selon le rapport qui dénonce viols et attaques contre les civils.

Les forces en présence ne font "aucun effort apparent pour faire la différence entre cibles militaires et civiles, avec des tirs d'obus sur des endroits peuplés et des tirs d'armes au hasard vers des campements", affirment les auteurs.

L'Union africaine (UA) a demandé au Conseil de sécurité de l'Onu de désigner les responsables de la poursuite du conflit et de les sanctionner. "La poursuite des hostilités, dans le mépris total de la souffrance des populations, signifie l'abdication par les dirigeants sud-soudanais de leurs responsabilités les plus fondamentales envers leur peuple", a indiqué l'UA.

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