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RDC : un projet de loi "bâclé" sur les élections rejeté par le parlement


Urnes pour les elections congolaises du 28 Novembre 2011 Kinshasa Nicolas Pinault VOA
Urnes pour les elections congolaises du 28 Novembre 2011 Kinshasa Nicolas Pinault VOA

Ces élections sont prévues pour le 25 octobre mais l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi sur les circonscriptions électorales et la répartition des sièges aux élections locales proposé par le gouvernement.

Un front commun des députés de l'opposition et de la majorité contre le texte jugé bâclé.

Les députés ont rejeté le projet du gouvernement samedi et la session parlementaire s'est achevée lundi. La prochaine session ordinaire commence le 15 septembre, alors que les élections locales sont programmées pour le 25 octobre, en même temps que les provinciales.

Ces deux scrutins seraient les premiers à avoir lieu dans le pays depuis la présidentielle et les législatives de 2011 à l'origine de la crise politique que traverse le pays.

Entachées de nombreuses irrégularités, ces élections ont permis le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, à la tête de la RDC depuis 2001, et à qui la Constitution interdit de se représenter en 2016.

Le projet de loi portant sur la répartition des sièges aux élections locales a été rejeté parce qu'"il y avait trop d'incohérences et d'incongruités" dans le texte, explique à l'AFP Papy Nyango, membre du premier groupe parlementaire de l'opposition (UDPS et alliés).

"Ce projet de loi donne l'impression d'être le fruit d'un laboratoire visant à obtenir le chaos ou à défaut les prolongations", ajoute M. Nyango.

Pour lui, comme pour d'autres élus de tous bords, l'insistance de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à vouloir programmer les élections locales - jamais tenues dans le pays depuis son indépendance en 1960 - avant la présidentielle de 2016 relèverait d'une stratégie destinée à retarder cette dernière échéance.

- Promesse d'obstruction -

Selon plusieurs analystes et hommes politiques congolais, les locales risquent de consumer tout le budget disponible pour les élections des 18 mois à venir, voire de réveiller nombre de conflits ethniques et fonciers latents, dans un pays dont la moitié Est reste déchirée par la violence de plusieurs groupes armés congolais ou étrangers.

Le projet de loi recalé portait "les germes de tensions en tous genres et dans toutes les provinces", déclare Henri-Thomas Lokondo, député d'un petit parti de la Majorité présidentielle, pour qui le texte contenait nombre d'entorses à la loi sur la décentralisation et attribuait "arbitrairement" des sièges ici et là.

Mardi, le président de l'Assemblée nationale et chef de la majorité présidentielle, Aubin Minaku, a annoncé qu'une session extraordinaire serait bientôt convoquée, à la demande de M. Kabila.

Le président est d'avis qu'"il faut obligatoirement examiner et voter le projet de loi sur la répartition des sièges aux élections municipales et locales", a déclaré M. Minaku.

Mais en cas de nouvelle présentation du projet à la Chambre, "nous irons de blocage en blocage", avertit déjà M. Lokondo.

La querelle parlementaire a lieu alors que M. Kabila cherche à faire participer à un "dialogue national" une opposition récalcitrante. La présidence a fait savoir que cette table ronde pourrait être l'occasion de discuter du calendrier électoral, mais ses détracteurs le soupçonnent de chercher ainsi à gagner du temps pour retarder la prochaine présidentielle.

Le rapporteur de la Céni, Jean Pierre Kalamba, a déjà indiqué qu'il ne voyait "pas d'inconvénient" à ce que le calendrier des élections soit révisé.

Pour Jérôme Bonso, président de la Ligue nationale pour les élections libres et transparentes (Linélit), il n'y aura sans doute pas d'autre choix : selon lui, le retard pris dans l'organisation des élections locales est déjà tel que celles-ci ne pourront avoir lieu à la date prévue.

Avec AFP

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