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RDC : l’opposition appelle la population à occuper le parlement


Vital Kamerhe, deuxième à l'avant-plan, à droite, est l'un des leaders de l'opposition en RDC
Vital Kamerhe, deuxième à l'avant-plan, à droite, est l'un des leaders de l'opposition en RDC

Une coalition de partis d'opposition a appelé jeudi la population de Kinshasa à occuper le Parlement pour empêcher l'adoption d'une loi électorale écrite selon eux pour permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir.

"La population de Kinshasa est appelée à occuper massivement le Palais du peuple ce lundi 19 janvier pour empêcher [les députés de la majorité] de siéger", indique une déclaration signée par des représentants des trois principaux partis de l'opposition et leurs alliés.

La déclaration signée notamment au nom de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), du Mouvement de libération du Congo (MLC) et de l'Union pour la Nation congolaise (UNC) appelle également à des manifestations le même jour "dans toutes les provinces du pays pour dire non à toute manoeuvre visant" à permettre à M. Kabila de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat, fin 2016.

En session extraordinaire jusqu'au 26 janvier, l'Assemblée nationale a commencé à examiner mercredi en commission le projet de révision de la loi électorale devant régir les législatives et présidentielle censées avoir lieu en 2016.

Les députés de l'opposition ont annoncé qu'ils boycotteraient toutes les séances consacrées à ce texte, dont le vote est attendu pour dimanche ou lundi.

Sur les quelque dix millions d'habitants que compte Kinshasa, 300 environ ont tenté de manifester lundi près du Parlement pour faire barrage au projet de loi. Ils ont été dispersés par la police, qui avait bouclé tous les accès au Palais du peuple.

M. Kabila dirige la RDC depuis 2001. La Constitution adoptée en 2006 à l'issue de la transition politique ayant suivi la deuxième guerre du Congo (1998-2003) lui interdit de briguer un nouveau mandat.

Le projet de loi contesté lie la tenue des prochaines présidentielle et législatives aux résultats du recensement général de la population devant commencer cette année.

Le gouvernement argue que ce nouveau décompte des habitants assurera aux élections un caractère pleinement représentatif alors que le dernier recensement général remonte à 1984, mais l'opposition s'inquiète du temps nécessaire pour accomplir cette tâche.

Certains analystes estiment qu'un recensement général de la population en RDC, pays grand comme près de cinq fois la France, dépourvu d'infrastructure et où sévissent encore une cinquantaine de groupes armés dans la partie est, pourrait prendre jusqu'à trois ans.

Loin de Kinshasa, à Bukavu, dans l'Est de la RDC, des centaines de personnes ont marché pour protester contre le projet de la nouvelle loi électorale présentement sous examen dans l’Assemblée nationale en l’absence des députés qui ont boycotté la séance.

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