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Les discussions continuent entre Bruxelles et Athènes


Le Premier ministre grec Alexis Tsipras négocie toujours avec les créditeurs de la Grèce (AP)
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras négocie toujours avec les créditeurs de la Grèce (AP)

La Grèce sera à court d'argent dès le 20 avril si elle n'arrive pas à convaincre ses partenaires européens de lui verser de nouveaux fonds.

ATHENES (Reuters) - La Grèce et ses créanciers internationaux ont discuté tout le week-end des réformes présentées par Athènes pour débloquer une nouvelle aide indispensable pour éviter un défaut, mais la tonalité des déclarations n'est pas la même de part et d'autre.

Si le gouvernement grec s'est montré plutôt optimiste dimanche, le "Groupe de Bruxelles" (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) attend des engagements plus concrets. La Grèce sera à court d'argent dès le 20 avril si elle n'arrive pas à convaincre ses partenaires européens de lui verser de nouveaux fonds, a déclaré la semaine dernière à Reuters une source proche du dossier.

Pour ce faire, dans la droite ligne de l'accord de principe arraché le 20 février avec les ministres des Finances de la zone euro, Athènes a présenté vendredi une nouvelle liste de réformes censées rendre son économie plus compétitive et ses finances publiques viables.

La liste soumise vendredi par Athènes à ses interlocuteurs du Groupe de Bruxelles "ne comporte pas de mesures à caractère de récession", a déclaré un responsable grec. Elle regroupe, a-t-il ajouté, des mesures qui doivent permettre d'augmenter les recettes de l'Etat de trois milliards d'euros cette année sans toucher au financement des traitements des fonctionnaires ou des retraites. Elle évoque par ailleurs un excédent budgétaire primaire, hors service de la dette, de 1,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, inférieur de moitié à l'objectif figurant dans le programme de renflouement de l'UE et du FMI, et une croissance de 1,4%.

"Aujourd'hui, les discussions avec le Groupe de Bruxelles ont continué dans un bon climat de coopération", a rapporté dimanche un responsable grec. "Nous avons convenu de mettre en place une politique adaptée qui fera passer le poids de l'effort de ceux qui gagnent le moins à ceux qui gagnent le plus."

Le son de cloche n'est pas le même à Bruxelles, où on estime que cette liste est davantage un assemblage d'idées qu'un projet susceptible d'être présenté à l'Eurogroupe. "Les Grecs n'ont pas soumis une liste de réformes vendredi. Ils ont simplement montré des idées durant le week-end. Les discussions que nous avons eues entre vendredi et dimanche visaient à aider les Grecs à préparer une liste pour demain (lundi)", a dit un haut responsable de la zone euro.

"En l'état, elles manquent de détails et beaucoup plus de travail technique est encore nécessaire pour leur donner de la chair et les transformer en quelque chose de suffisamment complet et crédible qui puisse être soumis à l'Eurogroupe", a déclaré un autre responsable européen. "Cela prendra j'imagine quelques jours supplémentaires", a-t-il ajouté. "Mieux vaut prendre du temps pour le préparer correctement."

Selon le magazine allemand Der Spiegel, les créanciers d'Athènes estimeraient que la Grèce pourrait manquer son objectif de dégager un excédent budgétaire primaire cette année. Il y a deux semaines, le ministère grec des Finances a revu à la baisse l'estimation d'excédent budgétaire primaire pour 2014, la ramenant à 0,3% du produit intérieur brut (PIB) contre celle de 1,5% avancée par le précédent gouvernement. I

Ce dernier avait dit qu'il arriverait à un excédent primaire, mesure qui ne prend pas en compte le service de la dette, de 3,0% du PIB en 2015. "Il ne restera probablement rien de cela", a dit une source, citée par Der Spiegel. L'hebdomadaire dit également que la Grèce a désormais besoin de 20 milliards d'euros pour ne pas être étranglée financièrement, un chiffre qu'a refusé de commenter un porte-parole du ministre des Finances Wolfgang Schäuble.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui s'est fait élire le 25 janvier en promettant de tourner le dos aux politiques d'austérité mises en oeuvre en échange de l'aide internationale, a déclaré dimanche dans les colonnes du journal Real News que les problèmes de liquidités du pays seraient réglés immédiatement après un accord définitif avec ses créanciers, ajoutant qu'il ne cherchait pas la confrontation avec l'Europe.

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