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Le paludisme baisse de moitié mais Ebola pourrait freiner la tendance, selon l’OMS


Essaie d'un vaccin contre le paludisme à Kilifi, au Kenya
Essaie d'un vaccin contre le paludisme à Kilifi, au Kenya

L'épidemie d'Ebola prive, en effet, certains malades de traitements contre le paludisme en raison de l'engorgement des services de santé

Le taux de mortalité lié au paludisme a diminué de 47% dans le monde et de 54% dans la région Afrique entre 2000 et 2013, a indiqué mardi à Genève, Pedro Alonso, directeur du programme mondial de l'OMS contre le paludisme lors de la publication du rapport annuel.

D’après ce rapport, le progrès constaté a permis de sauver l'équivalent de 4,3 millions de vies.

Cependant l’OMS craint que l'épidémie d'Ebola, cent fois moins meurtrière, ne freine cette tendance en Afrique de l'Ouest en déstabilisant les systèmes de santé.

"Ebola pourrait être un problème significatif", a expliqué le Dr Richard Cibulskis, auteur principal du rapport.

Dr Richard Cibulskis, a rappelé que le nombre de décès imputables au paludisme par an était de 20.000 en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée, les trois pays africains les plus touchés par Ebola, pris en ensemble. La mortalité du paludisme, a prévenu Dr Richard, devrait augmenter après l’apparition d’Ebola. Le taux de cette possible augmentation n’est pas toutefois connu.

Mais, le fait est qu’Ebola prive certains malades de traitements contre le paludisme en raison de l'engorgement des services de santé.

Selon l’OMS, 198 millions de cas de paludisme pour 584.000 décès ont été recensés l'an dernier à travers le monde (soit respectivement 4,3% et 6,9% de moins qu'en 2012), avec 90% des morts dénombrés en Afrique. Les enfants de moins de cinq ans constituaient 78% de ces victimes.

La baisse des cas du paludisme en Afrique s'explique, d’après l’OMS, notamment par des mesures de prévention mieux appliquées, avec près de la moitié de la population à risque qui avait en 2013 accès à une moustiquaire imprégnée d'insecticide, contre seulement 3% en 2004. S'y ajoute une intensification des tests de diagnostic ayant permis à 62% des patients suspectés de paludisme d'être traités dans un établissement de santé publique.

Près de 128 millions de tests de diagnostics rapides (TDR) ont ainsi été distribués en Afrique l'an dernier par l'OMS.

Mais avec seulement 2,7 milliards de dollars disponibles grâce aux financements nationaux et internationaux pour lutter contre la maladie, soit un peu plus que la moitié de l'objectif fixé par l'OMS, de nombreuses personnes ne peuvent toujours pas bénéficier d'une assistance.

Pour sa part, Margaret Chan, la directrice générale de l'OMS a estimé que 278 millions de personnes en Afrique vivent dans des foyers non-équipés de moustiquaires imprégnées et près de 15 millions de femmes enceintes n'ont toujours pas accès à des traitements préventifs.

La pauvreté et un faible niveau d'éducation constituent des facteurs déterminants pour le manque d'accès à ces services de base.

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