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Proxénète ou libertin? La justice française fixe le sort de Dominique Strauss-Kahn


Dominique Strauss-Kahn (au centre) sortant du tribunal le mardi 23 août 2011, accompagné de sa femme Anne Sinclair et de son avocat Benjamin Brafman
Dominique Strauss-Kahn (au centre) sortant du tribunal le mardi 23 août 2011, accompagné de sa femme Anne Sinclair et de son avocat Benjamin Brafman

Dominique Strauss-Kahn s'est-il rendu coupable de proxénétisme ? La justice française rend vendredi un jugement qui pourrait être l'épilogue d'une série de scandales sexuels ayant anéanti la carrière de l'ex-patron du FMI.

A partir de 09H00 GMT, le tribunal correctionnel de Lille, dans le nord de la France, dira si DSK doit être puni pour avoir participé à des parties fines avec des prostituées ou s'il doit être relaxé, comme l'a requis le procureur.

Pendant trois semaines en février, l'ancien politicien vedette a été jugé pour "proxénétisme aggravé" avec 13 autres prévenus, dont un patron de maisons closes, un ancien commissaire de police et deux de ses amis, des entrepreneurs locaux.

Ce sont eux qui ont organisé les soirées avec des prostituées à Lille, en Belgique et à Washington, où siège le Fonds monétaire international (FMI).

La question est de savoir s'ils l'ont fait de leur propre chef pour faire plaisir au favori des sondages pour la présidentielle française de 2012, ou si DSK les avait sollicités ?

En droit français, inciter ou favoriser le recours à des prostituées est en effet considéré comme du proxénétisme et passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Etre simple client est en revanche autorisé.

DSK, 66 ans aujourd'hui, n'a jamais nié avoir participé à ces séances de sexe collectif, mais il a soutenu ne pas avoir su que certaines de ses partenaires étaient des professionnelles.

A l'issue des audiences, le procureur a requis la relaxe "pure et simple", faute de preuves. L'avocat de deux prostituées avait renoncé à plaider pour la même raison.

Si la relaxe devait être retenue, elle mettrait un terme à quatre ans de déboires liés à une sexualité qu'il a lui-même reconnue "plus rude que la moyenne".

Piroska, Tristane, Nafissatou

Le premier remonte à la fin 2008, quand une ancienne membre du FMI, Piroska Nagy, l'accuse d'assiduités appuyées. DSK présente publiquement ses excuses et garde son poste.

Au même moment, en France, une jeune journaliste, Tristane Banon, l'accuse d'une tentative de viol qui serait intervenue en 2003. L'été 2011, elle dépose une plainte classée sans suite quelques mois plus tard.

Entre-temps, la carrière de DSK a été brisée nette, un jour de mai 2011. Arrestation, menottes, prison...: une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de New York, Nafissatou Diallo, l'accuse de viol. L'affaire s'achève par un accord financier confidentiel mais il a tout perdu.

2011 toujours, son nom apparaît en octobre dans l'affaire dite du "Carlton" de Lille, du nom d'un hôtel de luxe où travaillent des suspects de proxénétisme. En mars 2012, il est inculpé dans ce dossier qui le conduit au tribunal deux ans plus tard.

A l'ouverture des débats, et en présence de nombreux médias français et étrangers, le président de la cour avait demandé aux participants de bien distinguer le droit de la morale.

Même si le climat est resté "serein", les échanges sur les pratiques sexuelles de l'ancien ministre ne l'ont pas épargné.

Des prostituées ont ainsi évoqué des séances d'"abattage", ou une "boucherie". Lui a assumé son goût pour une sexualité de groupe, parfois "rude" mais s'est comparé à un libertin, aimant "la fête".

Si la relaxe est confirmée, un nouvel horizon pourrait s'ouvrir pour DSK qui, dans les sondages, est toujours considéré comme un homme compétent. Depuis 2012, il s'est lancé dans le conseil international mais ses tentatives dans la banque d'affaires ont échoué.

Source: AFP

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