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Hollywood et les effets spéciaux : la fiction devient plus réelle que la réalité


Grâce aux effets spéciaux, Spiderman se déplaçait, dans son dernier film, dans un Times Square virtuel
Grâce aux effets spéciaux, Spiderman se déplaçait, dans son dernier film, dans un Times Square virtuel
Si le cinéma a toujours fait rêver, à cheval entre la réalité et la fiction, il s’enfonce de plus en plus dans un univers où la fiction devient plus réelle que la réalité.

Difficile de dire aujourd’hui, lorsqu’on est face au grand écran, ce qui est réel et ce qui est sorti des entrailles d’un ordinateur, les effets spéciaux se faisant toujours plus convaincants. Mais voilà qu’à l'avenir, ces effets spéciaux pourraient même modifier la façon dont on filme. Les ordinateurs deviendront réalisateurs, en quelque sorte. Car les fantasmes les plus étranges du réalisateur deviennent aujourd’hui réalité dans le monde du cinéma.

« Nous ne sommes vraiment pas limités par la technologie pour construire à peu près tout ce que nous voulons », affirme David Smith, de la société Sony Pictures Imageworks. Vu la puissance et la vitesse de traitement de l'informatique, les images numériques sont plus réalistes que jamais. A preuve, le Times Square créé par les informaticiens pour encadrer les scènes de « The Amazing Spider- Man 2 ». Sur le grand écran, l’homme araignée s’agite dans un cadre impossible à distinguer du vrai quartier, dans Manhattan à New York.

S'il y a des lumières à l'intérieur des magasins, on met ces lumières. Tout ce qui brille dans la rue, on le met – du moins, l’informatique le met, ajoute M. Smith .

Il reste encore un défi, reconnait Paul Debevec de l’Institute of Creative Technologies à l'Université de Californie du Sud. « On essaie encore de comprendre comment perfectionner le visage humain » déclare-t-il.

Pour l’instant, le mieux qu’on ait pu faire, c’est encore le film « L' Etrange histoire de Benjamin Button », tourné en 2008, où le visage de l'acteur Brad Pitt évolue de celui d'un vieil homme ridé à celui d'un bébé. C’est l’ordinateur qui était chargé d'assurer la transformation.

A ce train là, il va être possible, ajoute M. Debevec, de changer l'apparence du visage d'un acteur à des fins commerciales. On pourra ainsi les utiliser notamment dans des jeux électroniques, sans qu’ils aient à se déplacer. Sans oublier les stars décédées depuis des années, voir des décennies, qui pourront à nouveau filmer, sans jamais quitter le cimetière.

« Avatar » a prouvé l’avantage des techniques de production virtuelle, poursuit M. Debevec. « En fin de compte, cela sera beaucoup plus facile de faire des films comme ça , » dit-il. Les films largement virtuels ne nécessitent guère de personnel, donc la production est moins coûteuse.

M. Smith de Sony Pictures Imageworks souligne que les décors générés par ordinateur peuvent également sembler plus réalistes que les vrais sites.

« C'est là que potentiellement, à l'avenir, on pourra aider à créer le monde dans l'ordinateur et le projeter sur scène de sorte que les acteurs n’auront pas à jouer devant un écran vert, mais devant un décor de film imaginé dans l'ordinateur qui finira par sembler plus grandiose », affirme M. Smith.

Telle est la promesse des effets spéciaux, mais pour l’instant, les acteurs et actrices seront soulagés de savoir que les ordinateurs ne sont pas encore capables d’interpréter un personnage. En d'autres mots, les stars ne vont pas encore perdre leur boulot … mais ce n’est que partie remise.
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