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Guinée équatoriale : des centaines d’immigrants expulsés après la CAN 2015


Katie Hensler looks over a sunflower field in Lawrence, Kansas, Sept. 7, 2016. The 40-acre field, planted annually by the Grinter family, draws thousands during the week-long late summer blossoming of the flowers.
Katie Hensler looks over a sunflower field in Lawrence, Kansas, Sept. 7, 2016. The 40-acre field, planted annually by the Grinter family, draws thousands during the week-long late summer blossoming of the flowers.

Les personnes visées par la vague d’expulsions, sont des immigrants économiques qui ont profité de la CAN 2015 pour entrer dans le pays.

Certains de ces immigrants affluents à la frontière du Cameroun avec la Guinée équatoriale où notre correspondant Moki Edwin Kindzeka les a vus.

Parmi eux, Peter Fourchu, un jeune peintre de 23 ans, qui a appris à saluer les gens en espagnol - une des deux langues officielles de la Guinée équatoriale - quand il caressait l’idée de quitter son pays natal, le Cameroun, pour des pâturages plus verts.

A trois reprises, la Guinée équatoriale lui a refusé un visa. Sa chance allait sourire avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2015.

Fourchu a pu convaincre les autorités consulaires qu’il était un fan de football, désireux d’aller assister au tournoi.

Son compatriote Ebéné Dieudonné, qui vient de la capitale du Cameroun Yaoundé, en a fait de même. Mais sitôt la CAN terminée le dimanche 8 février, ils ont été arrêtés et expulsés, comme l’explique Dieudonné.

Faisons un retour en arrière. Plus exactement au milieu des années 1990.

Le boom pétrolier commence en Guinée équatoriale. Le pays ne tarde pas à devenir l'un des plus grands producteurs d’or noir de l'Afrique sub-saharienne.

En 2004, c’était l’une des économies les plus dynamiques du monde. Ainsi, la Guinée Equatoriale a commencé à attirer de nombreux Africains démunis, à la recherche d'une occasion d'améliorer leur vie.

C’était le cas de cet homme de 45 ans, Ndip Augustin, qui a de nouveau été expulsé et qui réside maintenant dans la ville frontalière de Kiossi, au Cameroun.

"Pendant que j’étais en Italie, j’ai vu sur le Net qu'il y avait beaucoup de pétrole ici et j’ai décidé de venir m’y établir. Je suis arrivé au mois d’août. J’ai été refoulé parce que je n’avais ni passeport ni visa. J’ai dit à ma sœur que je voulais revenir... Alors je suis entré, toujours sans aucun visa et sans passeport", explique Ndip Augustin.

Mais Ndip Augustin dit avoir observé un grand écart entre l'idée de ce que la Guinée équatoriale peut offrir et le train de vie des Equato-Guinéens, dont la majorité vit encore dans une pauvreté abjecte. Il veut que les candidats à l’immigration dans ce pays sachent qu’une vie meilleure ne leur est point garantie.

«Je vais leur conseiller de rentrer chez eux plutôt que de se cacher. Ils ont construit les stades et c’est fini. Ils ont construit des routes, elles sont terminées. Idem pour les maisons… Ils ne devraient pas venir ici parce qu'il y a beaucoup de problèmes dans ce pays", poursuit M. Augustin.

Certains des Camerounais expulsés sont en colère disant que leurs diplomates ne font pas assez pour les aider.

En réponse, l'Ambassadeur du Cameroun à Malabo, Mpouel Mballa Lazare, rappelle que les protocoles internationaux d'immigration doivent être respectés.

"Il y en a, de ces immigrants illégaux, qui arrivent en bateau. De nombreux Camerounais croient qu’ils peuvent simplement traverser en Guinée Equatoriale, acquérir des richesses et faire ce qu’ils en veulent. Mais il y a un minimum de principes à respecter. Oui, les lois internationales ont la préséance sur les lois nationales, mais même pour la libre circulation des personnes, au minimum il faut identifier qui entre dans le pays, » a explique l’ambassadeur dans un entretien avec la VOA.

Des centaines de Camerounais ont été expulsés depuis la fin de la CAN, dimanche dernier.

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