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Groenland: les rivières et ruisseaux de fonte, impliqués dans la montée des eaux


La calotte glacière du Groenland (UCLA/Lawrence C. Smith)
La calotte glacière du Groenland (UCLA/Lawrence C. Smith)

Si la calotte glaciaire du Groenland venait à fondre, le niveau des mers remonterait de sept mètres.

L’île du Groenland est aussi vaste que l’Arabie Saoudite. Mais loin d’être un désert, elle est recouverte d’une énorme carapace de glace et de neige. Si cette calotte glaciaire venait à fondre, le niveau des mers remonterait de sept mètres. On croyait qu’en se déversant dans la mer, les glaciers du Groenland étaient responsables de cette fonte, mais des scientifiques américains proposent une nouvelle théorie.

Selon eux, ce ne serait ni la fonte en surface, ni la désintégration des glaciers à l’approche de la mer, qui seraient la principale source d’eau issue de la calotte glaciaire du Groenland. En fait, ce serait des rivières d'eau de fonte passant sous la banquise qui se déversent dans la mer, explique Laurence Smith, professeur de géographie à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

« C’est en fait un paysage glacé très humide recouvert de rivières, ruisseaux et même fleuves qui se recoupent », explique M. Smith, qui a étudié ce réseau fluvial pendant cinq ans. « Ils emportent rapidement les eaux de fonte de la surface de la calotte glaciaire et les transportent par ces réseaux hautement organisés à la surface de la glace, puis à travers la glace par ces gouffres appelés moulins ». Ce nom désigne un puits naturellement taillé dans la banquise qui mène à un labyrinthe de galeries situé en contrebas.

L’équipe de UCLA, dont les travaux ont été publiés dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences, a constaté que les crevasses par lesquelles s’engouffre l’eau pénètrent au plus profond de la calotte glaciaire. Mais au lieu de stagner, l’eau est alors évacuée de manière remarquablement efficace. L’équipe est restée six jours sur place en 2012, pendant lesquels elle a utilisé tous les instruments à sa disposition pour amasser un maximum de données, dont la collecte est évoquée ici par le professeur Smith.

« On a utilisé à la fois de la télédétection par satellite, des systèmes d'imagerie de l'espace à très haute résolution de type militaire, ainsi que le travail intensif sur le terrain impliquant des campements sur la calotte glaciaire, impliquant des dériveurs et des drones autonomes et d'autres approches de haute technologie », précise-t-il.

Bref, les données rassemblées sur les 523 cours d’eau étudiés qui plongent sous la surface montrent que la banquise ne semble pas retenir l’eau, loin de là.

« Ce que notre travail prouve, c’est un lien clair et précis entre l'élévation du niveau des mers et la fonte due au climat à la surface de la calotte glaciaire, ainsi que la sortie en aval de l'eau sous forme de rivières se déversant dans la mer » explique en substance le professeur Smith.

L’espoir est que ces travaux faciliteront de meilleures projections sur l’impact du changement climatique, d’autant que selon l’équipe de UCLA, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland devrait s’accélérer et s’intensifier.

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