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FMI : perspectives de croissance reluisantes pour l'Afrique subsaharienne en 2014


Roger Nord, qui a présenté le dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne du Fonds monétaire international (FMI)
Roger Nord, qui a présenté le dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne du Fonds monétaire international (FMI)
Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait se chiffrer à plus de 6 % en 2014, après un léger ralentissement cette année.

A l’occasion de la présentation à Dakar de son dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne, le FMI a salué la croissance économique « rigoureuse » de la région, qui pourrait atteindre jusqu'à 7 % l'an prochain, les pays exportateurs de pétrole et les pays à faible revenu affichant les meilleurs résultats.

Mais dans son rapport, le FMI note que l'accélération de la croissance ne s’est pas encore traduite par une amélioration de la vie quotidienne de nombreux Africains.
Selon le directeur adjoint pour l'Afrique du FMI, Roger Nord, la pauvreté a baissé, mais pas assez vite.

« En Afrique de l'Est aujourd'hui, par rapport à il y a vingt ans, la vie des Rwandais ou Tanzaniens moyens a beaucoup changé. Mais a-t-elle suffisamment changé? Non, nous devons nous rappeler que le Mozambique a connu un taux de croissance moyen de 8 % depuis vingt ans. Cela signifie que le PIB par habitant est passé de 150 à 500. C'est encore assez pauvre », a noté M. Nord.

Les gouvernements, a-t-il ajouté, doivent prendre des mesures supplémentaires pour réduire la pauvreté, notamment adopter des subventions ciblées pour les familles pauvres.

Les prix élevés des matières premières ont certes facilité la croissance économique en Afrique au cours des deux dernières décennies. Mais l’adoption de politiques saines de développement a également joué un rôle de premier plan, a rappelé M. Nord.

« Les pays qui ont connu la croissance la plus rapide, comme la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, le Mozambique, mais aussi le Burkina Faso, ont des économies très diversifiées » a souligné le haut responsable du FMI. Ce ne sont pas des pays exportateurs de pétrole ou de minerais – ceux à qui l’on songe lorsque l’on évoque la croissance rapide de l’Afrique. « C'est parce que cette croissance n'est pas venue juste de l'exportation de ces produits. Elle a sa source dans de bonnes politiques économiques qui ont créé une situation macroéconomique stable et ont permis à la fois à la consommation et à l'investissement d’augmenter. C'est ce type de croissance qui se maintient pendant longtemps » poursuit M. Nord.

Selon le FMI, les risques pour la croissance régionale en 2014 sont minimes et sont principalement extérieurs. Le ralentissement de la croissance dans les pays industrialisés et émergents pourrait notamment entrainer une baisse des prix mondiaux des matières premières.

« Il y a vingt ans, 80 % du commerce de l'Afrique subsaharienne se faisait avec ses partenaires traditionnels en Europe et aux États-Unis. Aujourd'hui, c'est moins de 50 % et l'autre 50 %, c’est avec les marchés émergents en Chine, au Brésil, en Inde » explique M. Nord. Sans oublier les échanges régionaux à travers le continent, en plein essor.

Un avertissement du FMI : alors que les pays africains recherchent de plus en plus des capitaux sur le marché international, il faut que cet endettement finance des investissements sains, tels que les infrastructures, qui soutiendront la croissance.

« Les pays d’Afrique subsaharienne devraient aussi continuer d'améliorer le climat des affaires, de manière à attirer les investissements étrangers et à encourager le développement du secteur privé national » souligne le FMI dans un communiqué.
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