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ECO-Pads, la serviette hygiénique recyclable, fabriquée en Ouganda


En Afrique, des dizaines de milliers de jeunes filles et jeunes femmes manquent l'école parce qu'elles n'ont pas accès à des serviettes hygiéniques (Reuters)
En Afrique, des dizaines de milliers de jeunes filles et jeunes femmes manquent l'école parce qu'elles n'ont pas accès à des serviettes hygiéniques (Reuters)

C’est l’idée d’une orpheline ougandaise, Lucy Mary Athieno, qui s’est retrouvée toute seule avec trois frères et sœurs à l’âge de 13 ans. L’âge où nombre de filles ont leurs règles pour la première fois.

Justement, a expliqué Lucy dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), elle a commencé à saigner à ce moment, sans savoir ce qui se passait, puisque sa mère n’était plus là pour lui expliquer. Eventuellement, elle se fabriquerait une serviette hygiénique avec des bouts de torchons, mais elle n’irait plus à l’école pendant ses règles.

Avec l’aide d’une ONG, Kadama Widows Association, Lucy Mary Athieno a découvert qu’elle n’était pas seule, mais que des dizaines de milliers de filles en Afrique manquent à l’école chaque mois parce qu’elles ont leurs règles, mais n’ont pas accès à des serviettes hygiéniques adéquates. Certaines vont jusqu’à se prostituer pour gagner l’argent nécessaire à l’achat de serviettes jetables, et finissent par contracter le VIH-Sida. Bref, c’est ce drame qui a donné l’idée à Lucy Mary Athieno de fabriquer des serviettes hygiéniques lavables, donc peu chères, qui puissent dépanner les filles.

Elle a créé une mini-révolution à Kampala, en Ouganda, où elle a monté son entreprise. Rien n’empêche d’autres femmes de l’imiter à travers l’Afrique et le monde. Et justement, même en Occident, des femmes soucieuses de protéger l’environnement rejettent les serviettes hygiéniques jetables et optent pour des modèles lavables.

Lucy Mary Athieno avoue qu’il a été très difficile de monter son entreprise. Elle n’avait aucun moyen et à l’université, certains enseignants à qui elle demandait conseil se sont moqués de son projet, ou ont même tenté de la décourager. Mais elle a commencé à expérimenter. Il fallait trouver un tissu absorbant, et elle n’a jamais abandonné. Aujourd’hui, elle emploie cinq femmes et elle compte élargir ses activités pour aider encore plus de filles à rester à l’école.

On peut laver ses serviettes recyclables, et les réutiliser. Elle sont confortables, écologiques et peu chéres. Par contre, il faut bien les sécher pour empêcher des bactéries de se développer, ce qui pourrait irriter la peau.

Lucy Mary Athieno a des conseils pour toute femme qui chercheraient à l’imiter. Il ne faut pas se décourager, dit-elle, mais faire preuve d’une grande persévérance. Il faut avoir la foi, croire en ce qu’on fait. A preuve, le fait qu’elle a non seulement réussi, mais emploie aujourd’hui cinq personnes. La demande est là, aux femmes d’y répondre.

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