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Ebola : le virus n’a pas connu beaucoup de mutations, préservant l’efficacité de vaccins en essais


Un agent de la santé se prépare à injecter le vaccin expérimental à un homme à virus Ebola à Conakry, Guinée, le 7 mars 2015.
Un agent de la santé se prépare à injecter le vaccin expérimental à un homme à virus Ebola à Conakry, Guinée, le 7 mars 2015.

La bonne nouvelle est le résultat d’une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Selon cette étude, le virus Ebola a connu nettement moins de mutations que ne le craignaient des virologues. Ceci permet de préserver l'efficacité des vaccins prometteurs en cours d'essais cliniques.

Des études menées précédemment à partir de données limitées avaient suggéré que le virus mutait deux fois plus rapidement que ce qui avait déjà été observé.

"Le virus Ebola responsable de l'épidémie en cours en Afrique de l'Ouest paraît être stable et ne semble pas muter plus vite que les virus des précédentes flambées de l'infection ce qui est rassurant", a commenté le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), dont des chercheurs ont réalisé cette étude.

"Nous continuons à collecter plus de données pour confirmer ces résultats car il est essentiel de comprendre et de traquer l'évolution du virus pour s'assurer que nos réponses de santé publique comme les vaccins sont efficaces", a-t-il ajouté.

Ces chercheurs ont séquencé le génome de quatre échantillons du virus Ebola au Mali qui a infecté huit personnes en octobre et novembre dernier. Ils n'ont pas constaté de changements notables par rapport au virus ayant contaminé les personnes au début de la vaste épidémie en 2014 qui, jusqu'à présent, a fait plus de 10.000 morts surtout en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia.

Les tests de diagnostic, les anticorps et les vaccins expérimentaux contre Ebola ont tous été développés à partir des caractéristiques génétiques de ce virus. Si des variations trop importantes se produisaient, le diagnostic de l'infection pourrait ne plus être possible et les vaccins et anticorps risqueraient de perdre leur efficacité.

Des mutations pourraient même provoquer des symptômes encore plus sévères ou accroître la capacité du virus à se transmettre, expliquent ces chercheurs.

Des études précédentes, qui avaient analysé des virus provenant de prélèvements de malades en Sierra Leone, étaient moins rassurantes.

En août 2014, des virologues avaient publié les résultats du premier séquençage du génome de 99 virus Ebola venant de ce pays, qui montrait un assez grand nombre de mutations par rapport à des virus plus anciens.

Le virus Ebola du Mali, objet de l'étude publiée jeudi, provient de patients distants à la fois géographiquement et dans le temps, donnant ainsi une vue plus étendue de l'évolution de cet agent pathogène.

Elle montre que le virus paraît être stable ce qui "conforte la confiance dans le fait que la stratégie vaccinale devrait marcher", juge Jim Kent de l'Université de Californie à Santa Cruz qui a établi une banque de données sur le génome du virus Ebola.

Toutefois, Kristian Andersen, un chercheur du Broad Institute à Cambridge (Massachusetts), co-auteur de l'étude sur le séquençage du virus Ebola de Sierra Leone, met en garde contre le fait que l'introduction de vaccins et de traitements expérimentaux pourrait accroître les pressions sur le virus pour muter.

VOA/AFP

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