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Des scientifiques envisagent de cloner un mammouth


Un mammouth bien conservé pourrait permettre de cloner cet ancêtre de l'éléphant moderne
Un mammouth bien conservé pourrait permettre de cloner cet ancêtre de l'éléphant moderne

Il y a 43.000 ans, un mammouth est mort dans un étang gelé. Les scientifiques ont été stupéfaits de constater que sa carcasse contenait un tissu organique exceptionnellement bien préservé.

Alors que le tournage de « Jurassic World », quatrième épisode de la saga « Jurassic Park », se prépare, des scientifiques internationaux parlent de cloner un mammouth, cousin de l’éléphant moderne.

Il y a 43.000 ans, sur une île isolée dans l'océan Arctique, un mammouth âgé d’environ 60 ans est tombé dans un étang gelé, la glace ayant cédé. Cette femelle a lutté pendant un jour et demi pour se dégager, mais la glace s’étant étendue pendant la nuit, elle a péri, frigorifiée pour l’éternité.
Des restes de mammouth découverts en Sibérie
Des restes de mammouth découverts en Sibérie

Des carnivores ont dévoré les parties exposées de son corps, mais le reste est resté conservé dans la glace.

En mai dernier, un garçon d'une tribu nomade russe est tombé sur les restes du mammouth. Des scientifiques les ont rapidement dégagés et transférés à un laboratoire à Iakoutsk. Ils ont été stupéfaits de constater que la carcasse contenait un tissu organique exceptionnellement bien préservé.

Le chef de l'expédition, Semyon Grigoriev, scientifique à l'Université fédérale du Nord-Est, évoque même des quantités de sang bien conservé.

« C'est le cas le plus étonnant de toute ma vie », a confié Grigoriev à l'AFP. « Comment est-il possible que ce sang ait survécu sous forme liquide ? Et le tissu musculaire est également rouge, la couleur de la viande fraîche », poursuit le scientifique russe.

Une autopsie détaillée a été menée pendant plusieurs mois par une équipe internationale, qui comprenait des Américains. Ces experts sont parvenus à une conclusion étonnante. Comme l’a annoncé le vice-président de l'Association russe des anthropologues médicaux, Radik Khayrullin : « Les données vont nous offrir une excellente opportunité de cloner le mammouth », a-t-il dit.

Ce ne serait pas la première tentative visant à cloner un animal disparu. Mais le défi est de taille.

Un animal disparu a été déjà été ressuscité par clonage pour la première fois en 2003, même si le clone est mort dix minutes après sa naissance. Les scientifiques ont utilisé des peaux congelées pour cloner un « bucardo », ou bouquetin des Pyrénées, une sous-espèce du bouquetin d'Espagne qui s'est éteinte en 2000.

Les experts débattent encore des avantages et désavantages du clonage des espèces disparues. Mais les progrès réalisés dans les domaines des cellules souches et de la reconstruction de l'ADN ancien permettent d’espérer.

Tout cela progresse beaucoup plus rapidement qu’on ne l’aurait cru, fait valoir Ross MacPhee, conservateur de mammalogie du Musée américain d'histoire naturelle à New York.

Au plan éthique néanmoins, les experts restent partagés. Pour M. Khayrullin, c’est une chose de cloner à des fins scientifiques, et une autre de le faire par curiosité.

A noter que si l’on parvient à cloner un mammouth, il ne ressemblera pas tout à fait à ses ancêtres, puisque sa mère porteuse sera par la force des choses un éléphant moderne.
Reste à voir si l’on pourra retirer un ovule des restes du mammouth.
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