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Des ONG fustigent la position de l'UA sur la CPI


Des ONG s’élèvent contre la demande de l'Union africaine (UA) au Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) d'accorder l'immunité aux chefs d'Etat et de gouvernement en exercice.
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Au terme de leur dernier sommet dimanche à Addis Abeba, en Ethiopie, les dirigeants de l’UA ont saisi le Conseil de sécurité pour faire suspendre les procédures lancées par la Cour pénale internationale (CPI) contre les dirigeants soudanais et kenyans.

Mardi, le vice-président kényan William Ruto s’est fait l’écho de l’UA, appelant la CPI à suspendre les procès contre lui et le président Uhuru Kenyatta dans l'attente de la réponse du Conseil de sécurité.

Pour les 130 ONG de 34 pays africains qui avaient appelé les pays africains membres de la CPI à réaffirmer au contraire leur soutien à son travail lors de ce sommet en Ethiopie, c’est une énorme déception. Seydi Gassama, responsable au bureau d’Amnesty International (AI) à Dakar, au Sénégal, insiste sur le fait qu’en dépit de tout, la CPI poursuivra son travail.

L’appel de l’Union africaine est pour nous « une très grande déception », a-t-il dit lors d’une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA). « Nous estimons que dans le cas du Kenya, il y a eu des élections qui se sont passées, des candidats qui ont été mis en causes dans les pires violences politiques de l’histoire du Kenya, qui ont fait plus de 30 000 morts, et des centaines de milliers de déplacés », a souligné M. Gassama. Le président Kenyatta a été élu sur la base de manipulations ethniques, a-t-il poursuivi. « Aujourd’hui on demande au Conseil de sécurité de suspendre les poursuites et on ignore totalement ces personnes qui sont décédées et leurs familles, et toutes les personnes qui se battent pour qu’il y ait justice ».

C’est extrêmement décevant pour les militants en faveur des droits humains, a estimé le responsable d’AI. En fin de compte, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA semblent vouloir s’assurer qu’en s’accrochant au pouvoir, ils pourront rester au-dessus de la loi, et hors d’atteinte de la CPI. Ce qui ferait que les auteurs de crimes de guerre ou crimes contre l’humanité de seraient pas poursuivis. Cela va les encourager à rester au pouvoir jusqu’à leur mort, pour ne pas faire face à la justice, a rappelé M. Gassama.
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