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Boukary Daou toujours incarcéré, 24 jours après son arrestation


Boukary Daou doit comparaitre le 2 avril, à l'occasion d'une audience devant la justice
Boukary Daou doit comparaitre le 2 avril, à l'occasion d'une audience devant la justice
Affaire Boukary Daou : en dépit des assurances du gouvernement, le directeur de publication du journal « Le Républicain » est toujours incarcéré, 24 jours après son arrestation au siège de son journal le 6 mars. Des agents de la sécurité l'ont interpellé peu après la publication de la lettre ouverte d’un militaire malien demandant au président par intérim du Mali, Dioncounda Traré, de revenir sur les « avantages accordés » au capitaine Amadou Sanogo, leader des putschistes du 22 mars 2012.

Le journaliste a d’abord été retenu par la sécurité d’Etat, avant d’être transféré à la Brigade d’investigation judiciaire.

En déplacement au Mali cette semaine, le président du Forum des éditeurs africains (TAEF), le Burkinabé Cheriff Sy, a rencontré M. Daou ainsi que divers acteurs de la crise que connait la presse malienne depuis un an. Il s’est réjoui des propos favorables tenus par le ministre malien de la Communication au sujet de M. Daou.

« Je dois dire en toute sincérité que le ministre a été très sensible – véritablement très sensible - à la démarche que nous avons eu à son endroit » a déclaré M. Cheriff Sy. « Bien que ce ne soit pas lui qui va juger du dossier, mais le parquet relevant de lui, il nous a rassuré en tout cas que les choses seront faites au mieux et rapidement » a-t-il poursuivi.

Néanmoins, ce samedi, M. Daou est toujours en prison, 24 jours après qu’il eut publié cette fameuse lettre ouverte. Le 18 mars 2013, le procureur s’est enfin décidé à l’inculper pour « incitation à la désobéissance » et « publication de fausses nouvelles ». M. Daou comparaitra devant un juge le 16 avril 2013, mais en dépit des efforts de ses avocats, n’a pas encore été libéré sous caution. Une audience serait prévue le 2 avril.

A l’occasion d’une conférence-débat à la Maison de la Presse de Bamako cette semaine, M. Mahamane Hamèye Cissé, président du Comité de crise Boukary Daou et directeur de publication du journal Le Scorpion, a évoqué les sévices dont la presse fait l’objet depuis le coup d’Etat de mars 2012. « Physiquement, la presse malienne ne s’est jamais portée aussi mal que les douze derniers mois » a déclaré M. Hamèye Cissé.

« En 2012, avant le putsch du 22 mars, le Mali était au 25ème rang mondial en matière de liberté de la presse, selon le classement de Reporters sans Frontières (RSF). Un an après, le pays a dégringolé à la 99ème place » a-t-il noté.
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