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Après Google, le débat sur la voiture du futur redémarre avec Apple


Une Google car (AP)
Une Google car (AP)

Google a l'intention de commercialiser d'ici 2020 une voiture sans conducteur et les articles de presse concernant un projet de véhicule électrique chez Apple se sont multipliés le mois dernier.

GENEVE (Reuters) - Le principal sujet de conversation dans les allées du 85e salon de l'automobile de Genève cette semaine devrait probablement être un véhicule qui pourrait ne jamais voir le jour: une voiture estampillée Apple.

Au-delà de la présentation de leurs nouveaux modèles, les constructeurs automobiles, confrontés à un marché tiraillé entre un ralentissement de la demande dans les marchés émergents et la multiplication des signes de reprise en Europe, se préoccupent également de l'avenir du secteur à plus long terme.

Mais la paternité de la "voiture du futur" pourrait bien leur échapper au profit de géants des hautes technologies. Google a l'intention de commercialiser d'ici 2020 une voiture sans conducteur et les articles de presse concernant un projet de véhicule électrique chez Apple se sont multipliés le mois dernier.

Interrogé à ce sujet par le "Bild am Sonntag", le PDG d'Apple, Tim Cook, a refusé de commenter cette hypothèse.

"Les ventes sont secondaires. La part de marché est secondaire. Les bénéfices sont secondaires. Le principal est de concentrer sur l'élaboration de superbes produits", a-t-il indiqué à l'édition dominicale du premier quotidien allemand.

L'évolution vers des voitures de plus en plus connectées et dans lesquelles l'électronique est omniprésente a certes ouvert de nouveaux débouchés aux géants de l'automobile et de la high-tech mais elles les a aussi placés en concurrence frontale.

Pour Thilo Koslowski, vice-président chargé du secteur automobile au cabinet d'études Gartner, l'enjeu de cette lutte est désormais le contrôle du "cerveau" des véhicules du futur.

"Il y aura deux camps chez les fabricants: ceux qui comprennent cet espace et ceux qui délèguent à des entreprises technologiques l'accès au bloc de commandes central du véhicule. Des sociétés de ce type vont apparaître au cours des cinq prochaines années", estime-t-il.

DAVID CONTRE GOLIATH

Dans cette bataille, les géants des technologies disposent d'atouts non négligeables: leur capacité d'innovation, leur aptitude à générer de nouvelles sources de revenus et surtout leur force de frappe financière.

Ainsi, avec une capitalisation boursière de 750 milliards de dollars (670 milliards d'euros), Apple dépasse les valeurs réunies de Daimler, Volkswagen, Renault, Peugeot, Fiat Chrysler, Ford et General Motors.

Pour autant, les constructeurs automobiles n'ont pas baissé les bras et bon nombre d'entre eux tentent de se positionner comme des acteurs des hautes technologies, moyennant d'importants investissements.

Le président du directoire de Daimler, Dieter Zetsche, estime ainsi que la course engagée pour l'élaboration de la voiture du futur est loin d'être terminée et que la répartition des rôles entre constructeurs et groupes technologiques n'est pas encore établie.

"Google et consorts veulent être impliqués, je ne pense pas que leur intention première soit de construire des véhicules", a-t-il déclaré à des analystes vendredi.

"Nous devons comprendre cela et ensuite trouver nos places respectives, dans quelle mesure nous sommes complémentaires, dans quelle mesure nous sommes dépendants les uns des autres et dans quelle mesure nous sommes concurrents."

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