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Affaire Zongo : la Cour africaine des droits de l'Homme ordonne au Burkina de reprendre l'enquête


Des manifestants lors des protestations contre Blaise Compaoré à Ouagadougou, Burkina Faso, le 28 octobre 2014.
Des manifestants lors des protestations contre Blaise Compaoré à Ouagadougou, Burkina Faso, le 28 octobre 2014.

Les juges ont également ordonné à l'Etat burkinabè de verser 25 millions de francs FCA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des mères et pères de Zongo et ses compagnons

Selon la décision prononcée vendredi par la CADHP, les autorités burkinabè doivent reprendre les investigations en vue de rechercher, poursuivre et juger les auteurs des assassinats de Norbert Zongo et de ses trois compagnons.

Le gouvernement du Burkina Faso a six mois, selon la décision de la cour, pour lui soumettre un rapport sur l'état d'exécution de l'ensemble des décisions prises dans le présent arrêt.

Norbert Zongo, journaliste d'investigation et directeur de publication de l'hebdomadaire L'Indépendant, , avait été retrouvé mort calciné dans sa voiture, en 1998, avec trois compagnons à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale.

Il enquêtait à l'époque sur la mort mystérieuse de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet de Blaise, alors président du Burkina. La mort de Norbert Zongo avait suscité un scandale et d'importantes manifestations populaires au Burkina Faso. Elle avait eu un retentissement international.

Six "suspects sérieux" avaient été identifiés par une Commission d'enquête indépendante mise en place par les autorités burkinabè, mais seul l'adjudant Marcel Kafando, ex-chef de la garde rapprochée du président Compaoré, avait été inculpé, avant de bénéficier d'un non-lieu.

En 2006, la justice burkinabè avait classé le dossier, officiellement pour manque de preuves.

Dans une décision rendue le 28 mars 2014 - avant la chute du régime de Blaise Compaoré - la CADHP avait déjà jugé que l'Etat burkinabé avait "failli à ses obligations" en ne traduisant pas en justice les meurtriers de Zongo.

Au pouvoir depuis 1987, Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par un soulèvement populaire fin octobre 2014.

Avec AFP

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